mercredi 1 décembre 2010

Patrick blanc, l’artiste du mur végétal

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Fondation Cartier, musée du quai Branly, halles d’Avignon ... Nombreux sont les bâtiments à avoir été magnifiés grâce aux murs végétaux du botaniste Patrick blanc. Une invention géniale qui permet aux architectes d’introduire de la nature en ville...





Fasciné depuis l’âge de 12 ans par le végétal, Patrick Blanc devient docteur en Sciences et chercheur au CNRS. Au cours de ses voyages en forêts tropicales, il remarque que "même dans les régions tempérées, la végétation colonise la plupart des supports disponibles y compris les rochers et des sites très exposés, comme les falaises". Fasciné par le phénomène, il comprend très vite que "les plantes n’ont pas besoin de terre pour vivre, mais d’une surface stable où les racines peuvent se fixer, d’une réserve d’eau et de sels minéraux leur permettant sous l’action du gaz carbonique ambiant de se nourrir". C’est la révélation ! Le botaniste a l’idée d’introduire les plantes en ville en se servant du seul espace encore disponible : les surfaces verticales. Encore faut-il trouver un moyen pour que les plantes ne détériorent pas les façades des immeubles...

1994 : le tournant décisif


Pour Patrick Blanc, la seule solution est de dissocier les plantes du bâti. Il imagine donc un support spécifique composé d’un cadre métallique, d’une feuille de PVC expansé et d’une nappe d’irrigation, à positionner à quelques centimètres du mur existant. "Ce vide assure une isolation contre le froid en hiver et contre la chaleur en été. Il protège également la façade des intempéries et de la pollution tout en créant un espace infranchissable pour les racines".


Le premier spécimen est installé en 1988 à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris, mais il faudra attendre 1994 pour que les architectes s’y intéressent. La première à faire confiance au botaniste est Andrée Putman. La grande dame du design lui confie la réalisation d’un mur de 30 mètres de hauteur le long d’un immeuble haussmannien, un véritable défi ! Même si le projet remonte à 2001, Patrick Blanc continue à s’en préoccuper. Présent le 19 janvier dernier à la Cité de l’architecture pour une conférence, il s’inquiétait de la santé de son mur : "La partie basse a souffert cet hiver, mais c’est normal en période de grand froid. Elle devrait repartir au printemps". Mais ce n’est pas un cas isolé, car Patrick Blanc retourne régulièrement observer chacun de ses murs : "J’ai toujours hâte de les revoir pour savoir comment ils se développent", confiait-il lors de la conférence.

Du vert à 250 mètres de haut
Il faut dire qu’élaborer un mur pour Patrick Blanc est un véritable enfantement. Non seulement il faut choisir les espèces - entre 200 et 300 ! - qui y seront introduites, mais aussi les agencer, l’objectif étant de créer des milieux vivants comparables aux milieux naturels. Pour y parvenir, le botaniste passe son temps à voyager : des îles thaïlandaises aux falaises plissées d’Hawaï en passant par l’Afrique du Sud, la Chine et la Japon. "Je n’introduis jamais une plante sur un mur avant de m’assurer qu’elle pousse en milieux rocheux", précise-t-il. Patrick Blanc est aujourd’hui parvenu à une telle maîtrise de la flore, qu’il se permet tout : parkings, gares, halls d’hôtel, ponts, boutiques, musées, ascenseurs... Certaines réalisations marquent plus les esprits que d’autres : la fondation Cartier en 1998, le musée du quai Branly en 2004, l'ambassade de France à New Delhi en 2003... Patrick Blanc ose tout, même introduire le végétal dans un opéra à Taipei ou au sommet d’une tour, à 250 mètres de haut ! Et ce n’est pas fini ! S’ils se concrétisent, d’autres projets encore plus fous pourraient également faire parler d’eux. Le botaniste aura bientôt à recouvrir 10.000 m2 de panneaux suspendus entre deux tours à Dubaï...

















Céline Chahi (27/01/2009)

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